Chapitre 2

Un cadre pour comprendre

Appelle la sagesse,élève ta voix vers l?intelligence (Proverbes 2:3)

Les sciences socialestelles que l?anthropologie, la sociologie et la communication, ainsi que lathéorie d?éducation, s?appliquent à l?étude des petits groupes. Je n?ai pasintention d?en discuter ici de manière approfondie, même si elles m?ont toutesinfluencé. Ce que je souhaite faire est d?en arranger les couches les plusévidentes dans un cadre théorique afin que le lecteur puisse comprendre ma basethéorique et aller plus loin, s?acquérir plus de perspicacité. Les lecteurs quine veulent pas encore examiner ce fond théorique peuvent bien procéder auchapitre 3.

J?ai arrangé ce chapitredans un ordre suivi, commençant par les concepts les plus universels avant deparvenir aux aspects urbains plus spécifiques à la théorie des petits groupes.Le sujet est vaste et il en existe un corps énorme de littérature séculaire.Bien que les chrétiens en aient employé les principes et en aient fait uneapplication des connaissances, peu de recherche a été faite d?une optiqueréellement chrétienne.1 Pour cette raison, je commence par une brèvevue d?ensemble de la base biblique du ministère des petits groupes. Bien quececi ne soit pas au complet, je me référerai à un nombre d??uvres quifournissent d?excellents soutiens bibliques.

Puisque la Bible est leguide ultime sur tous ce que nous chrétiens sommes et faisons, elle reste, auniveau macro, notre autorité finale. Les implications tirées de la recherchedoivent être mesurées selon des normes bibliques. Puisque nos interprétationssont toujours sujettes à l?erreur humaine, nous devons toujours essayerd?aligner nos théories et applications à la vérité biblique. Voilà mon but dansla section sur le Cadre biblique.

Dieu nous a créés enêtres humains, et depuis l?épisode de Babel (Genèse 11) nous avons été sujets àdifférentes cultures et à leurs langues. Les savants nous ont rendu un grandservice en étudiant ces cultures. Ceux qui sont impliqués dans les ministèresurbains reconnaissent la diversité culturelle qui caractérise le contexteurbain aussi bien que les cultures les plus géographiquement éloignées.Pourtant, l?action de l?Esprit Saint rapportées en Actes 2 a permit au peuplede Dieu de se comprendre les uns les autres d?une manière nouvelle etmiraculeuse. Quelque soient nos théologies de l?Esprit Saint, peut-êtrepourrions-nous tous convenir sur une vérité que voici: en agissant dans quelqueculture que ce soit, nous devons procéder dans la puissance et la sagesse quedonne l?Esprit Saint. Ainsi, la deuxième division de ce chapitre traite duniveau macro de la culture ? la section sur le Cadre culturel.

Au-dedans des plusgrandes cultures se distinguent des cultures secondaires. Celles-ci secomposent à leur tour de réseaux enclenchés de personnes. Dans la troisièmesection, celle d?Analyse des réseaux, je traite brièvement de la théorie desréseaux sociaux et des principaux concepts sur lesquels cette étude se base.J?y définirai mes termes basiques et expliquerai leur importance pour leministère des groupes de maison.

Dans la section finale,celle des Implications pour la missiologie, je présente quelques propos tirésdu cadre missiologiques pour les groupes de maison. Ces propos résumés sont lesprétentions théoriques sur lesquelles ce livre se base. Même si discussionsanthropologiques et sociologiques ci-après touchent seulement à la surface,elles expliquent la base des conclusions que je fait dans les chapitressuivants.

Figure1. Éléments du ministère desgroupes de maison

Cadre biblique
Taparole est la vérité (Jean 17:17b)

Edmond et son épousefaisaient partie de notre groupe de maison originel au Madagascar où nous avonsappris beaucoup sur le ministère chrétien. Aujourd?hui, ils dirigent leurspropres groupes, et tous les deux restent très engagés dans leur église. Aprèsque nous avons développé de nouveaux groupes de maison, Edmond et moi, nousnous rencontrions pour en discuter. Un jour il m?a dit: «Je sais que tu as euune formation de pasteur. Cependant, quoique tu sache la théologie, tu n?as pashésité de nous apprendre à mener des gens au Seigneur et à en faire desdisciples.» C?est-à-dire, j?avais servi de modèle scripturaire pour lui dans lecontexte d?un groupe biblique de maison.

Peu de gens nieraientque le ministère des groupes de maison ait causé une croissance qualitative etquantitative de l?église. Cependant, tôt dans mon pèlerinage vers les groupesde maison, j?ai entendu une critique du ministère des groupes de maison enguise tout à fait différente. Quelques-uns ont déclaré que les réunions enpetits groupes n?avaient aucune base biblique. Selon la Bible, disaient-ils,les gens ne se sont réunis qu?en corps intègre de croyants, ce que l?on appellel?église. L?église se serait composée de peu de gens ou de plusieurs. Ceux-cise seraient réunis dans les maisons ou dans de plus grands endroits, le pointimportant étant qu?un groupe ne serait pas divisé en un certain genre desous-ensembles comme un groupe de maison. Estimant que le ministère des groupesde maison n?avait aucune base scripturale, ils ont pensé que ces groupesferaient plus de mal que de bien.

Quant à nos ministères,nous chrétiens devons chercher à agir de manière scripturaire dans tous ce quenous faisons. Un succès mesuré en nombres de gens impliqués ou selon un autreattribut n?est vraiment un succès véridique que si les programmes, leurs buts,leur exécution, et leurs résultats s?avèrent entièrement de caractère biblique.Ces croyants qui ont critiqué le ministère des groupes de maison nous ont renduun bon service en nous appelant à nous nous en revenir aux racines bibliques.

Les paragraphes suivantstentent à  répondre à cette critique. Les données tirées des Ancien etNouveau Testaments soutiennent une division d?un grand groupe en de plus petitsgroupes. Dans le Nouveau Testament, le grand groupe s?appelle habituellementl?église ou l?assemblée. Dans l?Ancien Testament le grand groupe s?appelle lepeuple élu de Dieu. Les petits groupes qui, selon la Bible, se sont réuniesdans les maisons, s?appellent dans mon livre groupes de maison. Ni le petitgroupe ni le grand groupe n?existe en isolation. Les données présentéesci-après valorisent la relation qui existe entre le petit groupe et le grandgroupe.

Groupes de maison dansl?Ancien Testament

Karl George,2Gareth Icenogle3 et Jim et Carol Plueddemann4 exposentles données de Ancien Testament pertinentes au ministère des petits groupes.Ces auteurs précisent que Dieu a travaillé à travers les groupes familials pouraccomplir son but en Israël, les enfants de Dieu. Cette référence à l?Israël entant qu?enfants de Dieu démontre l?importance des relations familiales. Lafamille est le petit groupe primaire de l?Ancien Testament et sert de modèleaux gens qui se réassemblent sous un régime d?alliance.

Quand Néhémie faisaitreconstruire les murs de Jérusalem, il a divisé le travail parmi des groupesfamilials, affectant les familles près de leurs propres maisons. En ce faisant,Néhémie a décentralisé la puissance et la responsabilité tout en maintenant lesgroupes en réseaux gérés ensemble. Icenogle a remarqué:

La descriptiondétaillée de l??uvre de chaque groupe familial est un trophée à la sagesse deNéhémie qui restait sensible et orienté aux petits groupes?. Néhémie savaitgérer les groupes sociaux. Il était un macro-stratégiste des groupes. Lui etles chefs de groupes familiaux ont développé un plan de construction partagée.Sa stratégie a valorisé les partenariats entre les groupes, ayant une missioncommune et un ministère mutuel.5

Le ministère de Néhémiene dépendait pas d?une structure hiérarchique massive, mais d?un complexe deréseaux reliés. Il s?est servi des réseaux existants de famille pour accomplirle but de Dieu et pour appuyer les chefs de famille.

Un deuxième modèle despetits groupes de l?Ancien Testament se trouve en Exode 18 où Jéthro a donnéses conseils à Moïse pour une gestion efficace du peuple. Le modèle de Jéthro,lequel dépendait des chefs de 10, de 50, de 100, et de 1000 (Ex 18:25), n?étaitpas qu?une autre structure hiérarchique. Ces chefs se trouvaient dans leursgroupes et ont été nommés par leurs groupes. Ainsi, Jéthro a encouragé Moïse àremettre le pouvoir au peuple et à transférer sa puissance judicaire auxpersonnes capables dans leurs groupements sociaux.

Les modèles de l?AncienTestament ne parlent pas que de petits groupes mais aussi de grands. LesPlueddemann ont souligné ce phénomène décrit dans le récit d?Ezra lisant la loiau peuple.

Néhémie chapitre 8décrit une telle occasion où Ezra lisait le livre de la loi tandis que lesLévites l?aidait à en expliquer la signification au peuple, de sorte qu?il aitput comprendre ce que l?on a lu. Cet enseignement semble être passé par unecombinaison d?un grand groupe et de petits groupes.6

Groupes de maison dansle Nouveau Testament

La relation du petitgroupe au grand groupe est un thème qui se porte dans le Nouveau Testament. Àcet égard. Je focalise principalement sur l?histoire biblique, les évangiles,et des Actes, commençant par le ministère de Jésus en petits groupes.

Le ministère de Jésus engroupes de maison

Bien qu?une grandepartie du ministère de Jésus se soit déroulé dans la synagogue et en plein air,une partie significative de son travail et de son enseignement a eu lieu dansdes maisons et dans de petits groupes de gens.

Les applications queJésus a tirées de ses paraboles sur le Royaume ont été données au petit groupede ses disciples intimes (Mt 13:36). Jésus a guéri la belle-mère de Pierre dansla maison de celui-ci (Mt 8:14). Jésus enseignait dans une maison lorsque lesamis d?un paralytique l?y ont fait entré par le toit (Mc 2:1). Il a renduvisite aux gens dans leur maisons pour y guérir des malades (Mt 8:14), pour yressusciter des morts (Mc 5:38 à 42), et pour y causer avec eux en prenant unrepas (Lc 7:36). Il est entré dans des maisons pour y enseigner au sujet dusalut (Zachée, Lc 19) et pour faire des disciples de ceux qui avaient cru enlui (Marie et Marthe, Lc 10:38 à 42).

Lorsque Jésus a envoyéles douze (Mt 10, Mc 6) et plus tard les soixante-douze (Lc 10), il leur a ditd?entrer dans des maisons. Ils sont partis deux-par-deux pour servir de petitsgroupes de gens chez eux.

Dans quelque maisonque vous entriez, dites d?abord: Que la paix soit sur cette maison! Et s?il setrouve là un enfant de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendraà vous. Demeurez dans cette maison-là, mangeant et buvant ce qu?on vousdonnera; car l?ouvrier mérite son salaire. N?allez pas de maison en maison. (Lc10:5 à 7).

Pendant la dernièrephase de son ministère, Jésus s?est concentré sur la petite bande de sesdisciples intimes. Ses enseignements, sa pâque dernière, et sa prière àGethsémani ont été tous faits en présence de ce petit groupe (Mc 14). Après sarésurrection, c?a été à cette petite bande de disciples que Jésus est apparudans une maison où ils se trouvaient réunis (Jn 20:19).

Bien que Jésus se soitadressé à des multitudes dans les synagogues, une majeure partie de sonministère a été mené dans un petit groupe de ses disciples. Même parmi lesdouze, il y en avait trois (Pierre, Jacques et Jean) qui faisaient partie d?ungroupe intérieur (voir Mt 17:1 et 26:37). C?était ce petit groupe à qui il adonné ses enseignements sous une forme beaucoup plus complète.

Groupes de maison dansl?église première

Dès ses premiers jours,l?église s?est réunie dans des maisons. Toutes les activités qu?a entreprisesla communauté des rachetés ont eu lieu dans les maisons. On y a rompu le painensemble, y a mangé ensemble, et y a loué Dieu dans un culte de maison (Ac2:46à 47). Ces croyants ont eu la faveur du peuple, et grand nombre de non croyantsont été sauvés. L?évangélisation a pu avoir lieu en raison des croyants seréunissant dans leurs maisons.

À part le culte et lafraction du pain en commun, il est apparent que l?enseignement et laprédication ont eu lieu dans les maisons aussi bien que dans la cour du temple(Ac 5:42). La prière était un élément important lors des réunions de maison del?église première. Un groupe réuni chez Marie priait pour Pierre lorsque Dieuest intervenu de manière miraculeuse (Ac 12: 12 à 17).

Les premiers disciplesont rendu compte du travail de Dieu dans ces groupes de maison. Après quePierre et Jean ont été relâchés de prison, ils sont revenus et ont fait partavec leurs compagnons de ce que Dieu venait de faire (Ac 4:23). Selon Actes12:17, Pierre est venu dans ce petit groupe de maison pour lui rapporter cesévénements, et il y a dit aux chrétiens de rapporter les événements à Jacqueset aux frères aussi.

L?église première étaitun mouvement basé sur les maisonnées. Bien que l?on ait enseigné et prêchépubliquement, même dans la cour du temple, dans des synagogues, et sur deschamps ouverts, la vie réelle d?église se déroulait dans les maisons. La maisond?Aquila et de Priscilla a abrité une église à Éphèse et plus tard à Rome (1 Co16:19 et Ro 16:3 à 5). L?église de Laodicée s?est réunie dans la maison deNympha (Co 4:15), alors que l?église de Colosse se réunissait dans la maison dePhilémon (Plm 2).

Howard Snyder a écrit:«Le culte en grand groupe et le partage en petite groupe sont des structuresfondamentales et complémentaires».7 Plusieurs des textes citésci-haut soulignent cet aspect grand groupe-petit groupe dans la vie del?église. «Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ilsrompaient le pain dans les maisons» (Ac 2:46, voir 5:42; 20:20). Ce modèle degrand groupe-petit groupe s?est avéré très efficace ayant pour résultatimportant la croissance étonnante de l?église première.

Cadre culturel
Ditesparmi les nations: L?Éternel règne (Psaume 96:10a)

Une conférence de troisjours commençait à un centre de conférence sur les rivages du lac Victoria enOuganda. Les réunions devaient se démarrer à 16 heures, l?heure du thé.Cependant, le camion de lait n?est pas venu en raison des pluies et de la routepresque impassible. Nous patientions.

Enfin, vers 19 heures,le responsable a décidé de d?entamer les réunions sans thé. Après qu?on achanté pendant plusieurs minutes, Karen et moi avions juste commencé notreprésentation lorsqu?on nous a poliment interrompus: «Le camion de lait estvenu». La présentation devait s?attarder jusqu?à ce que l?on ait pris du thé,ce qui nous n?a nullement gênés, parce que nous avions passé la plupart denotre vie d?adulte dans une culture semblable où les événements sont plusimportants que les horaires.

Le propos originel decette étude énonce que les ministères des groupes de maison diffèrent enfonction de la culture. Ce propos pourrait sembler évident d?emblée à l?ouvriertransculturel, mais quand nous observons des ministères autour du monde etparticulièrement des modèles de ministère des groupes de maison appliquésaléatoirement, une telle conclusion peut ne pas être si évidente.

Les ?uvres de troissavants m?ont guidé dans ma recherche sur le sujet: Edward T. Hall,8Geert Hofstede,9 et Donald K. Smith.10 Hall a définiquelques paramètres culturels globaux qui peuvent être appliqués à travers lescultures pour découvrir des différences significatives. Hofstede, en effectuantdes recherches comparatives au travers de plusieurs cultures en a dégagé quatreparadigmes culturels. Smith, à travers son étude des systèmes de signes lequelj?emploie intensivement dans le chapitre sur le culte, fournit des outils quipermettent de déceler, dans une culture particulière, les distinctivesculturelles que Hall et Hofstede ont tracées.

Différences culturellesselon Edward T. Hall

Hall m?a aidé énormémentpar ses écrits au sujet des différences culturelles. Il a analysé plusieursaspects des cultures au moyen des échelles qui mettent en contraste leursaspects distinctifs. J?en fais ici brève mention de quelques-unes. J?ai choisisles quatre différences suivantes en raison de leur importance reconnue, etparce qu?elles ont joué un rôle clef dans mes observations de participant aucours de cette étude.

Conceptions temporelles

Une des contributions deHall à la compréhension transculturelle concerne les orientations temporelles.Il parle des cultures à orientation monochronique et polychronique.11Les cultures dites monochroniques regardent le temps comme étant tangible etlinéaire. Elles respectent le temps par des programmes serrés, traitant unévénement à la fois. De telles cultures mettent une importance assez élevée surla promptitude. «Le temps, c?est argent» est un proverbe populaire des culturesmonochroniques.

Les cultures ditesPolychroniques, sous leur forme extrême, ont d?autres caractéristiques. Leursprogrammes restent flexibles, et elles permettent de multiples activitéssimultanées. Le temps semble moins réel et les changements de dernière minuteau programme sont probables. «Que sera, sera» pourrait être un proverbe detelles cultures. Tandis que des cultures tendent vers une de ces deux extrêmes,la plupart d?entre elles se trouvent sur un continuum quelque part entre lesdeux.

Les facteurs temporelsinfluencent la façon dont les groupes de maison s?organisent. Dans les culturespolychroniques, démarrer et terminer à l?heure seront moins importants. Aussiles réunions seront-elles moins structurées. Dans une culture monochronique,ces tendances s?avéreront moins probables étant donné que la promptitude etl?ordre sont estimés.

Différencescontextuelles

Les différences entreles cultures de haut contexte et de bas contexte est un des concepts principauxque Hall développe.12 Dans les cultures de haut contexte, lacommunication tend à être plus cachée et les gens prêtent une attention plusparticulière à leur environnement (contexte). Ils sont plus sensibles à latonalité de la voix et aux dimensions vocale, spatiale, et kinésique de lacommunication qu?aux mots parlés. Les procédures sociales sont très biencomprises par les autochtones, et les bureaucraties s?avèrent élaborées et rigides.Puisque les rapports humains restent primordiaux et les procédures secondaires,les procédures institutionnelles peuvent être contournées par ceux qui ont descontacts personnels à l?intérieur (? qui vous connaissez»). Des distinctions declasse sociale sont pourtant maintenues.

Les cultures de bascontexte tendent à dépendre davantage des explications verbales et écrites etdonc prêtent moins d?attention au contexte. Les gens discutent des idéesabstraites qui sont souvent rappelées, bien que la personne qui les a énoncéespuisse être oubliée. Les procédures sont importantes et il est plus difficiled?en dévier. La société cherche à réduire au minimum les distinctions de classesociale. Tandis que l?on peut tendre à regarder ces variations comme différencesculturelles internationales (comme entre les cultures asiatiques etoccidentales), elles existent également au-dedans des cultures occidentales.13Les deux cultures occidentaux, les européenne et américaine, maintiennent desdifférences culturelles significatives. La centralisation est souvent un faitde la vie européenne. Les procédures y sont importantes et les accords orauxsont considérés contraignants. Les organismes, par le biais de leurs patrons,sont responsables de leurs membres. En contraste, la culture américaine tendvers une autorité décentralisée. Là, les politiques et la loi sont importantes,et ce sont les écrits qui lient et non les accords oraux.

Les modèles de conduite desgroupes de maison varient entre les cultures de haut et de bas contexte. Lesgroupes de maison dans les sociétés de haut contexte seront étroitement liés àune plus grande structure, l?église locale, et les dirigeants d?église jouerontun rôle plus directif dans l?administration des groupes de maison. Une autredifférence pourrait se voir dans un plus grand besoin de leçons écrites chezles cultures de bas contexte. La conduite des groupes de bas contexte,provient, en partie, de la leçon écrite elle-même, parce que le chef du groupeest vu à une lumière plus égalitaire.

Différences d?espace etde tempo

Hall a étudié commentles humains se rapportent en termes de communication non-verbale, enparticulier par les gestes corporaux qu?il a appelé synchronie.14 Lasynchronie est le degré auquel les gens se tiennent en harmonie avec d?autres.Il a classifié les cultures en bas-synchro et en haut-synchro. Il a découvertque les gens se tiennent en harmonie avec d?autres pendant qu?ils parlent ouécoutent au milieu d?un groupe. Cependant, la manière dont ils s?y tiennent etl?importance relative de l?harmonie sont une fonction de la culture. Dans lescultures de haut-synchro la structure sociale est plus serrée, et leurcomportement est plus prévisible parce que tous s?attendent à ce que les autresse conforment aux espérances sociales. Dans les sociétés de bas-synchro lecomportement est moins prévisible et la conformité moins appréciée. Toutefois,dans l?un et l?autre cas, quand toutes choses se trouvent «synchronisées»chacun a un sens du bien-être.

Les chefs habiles desgroupes de maison dans toutes les cultures se tiennent au courant de lasynchronie pour sentir le bien-être du groupe. On le ressent en soi, si quelquechose cloche, par la manière dont les membres du groupe agissent les uns enversles autres. Un chef de groupe de maison contribuera à maintenir des rapportssains en maintenant le contact avec les membres et en les encourageant àintensifier leurs rapports entre eux. Les contacts appropriés de rapportvarient selon la culture, tendant vers à un nombre plus élevé dans les culturesde haut-synchro et à un nombre moins élevé dans celles de bas-synchro.

Manières du raisonnement

La logique linéaire se rapporteaux connaissances gagnées par le raisonnement analytique. Les énoncés sontimportants dans ce processus. La logique et la capacité de raisonnerlinéairement sont souvent égalisées avec l?intelligence. Le raisonnementcompréhensif se contraste avec le linéaire. La connaissance est gagnée parl?intuition, la logique étant de caractère plutôt cyclique provenant de lacontemplation. Les sentiments sont importants et font partie du processus duraisonnement et de l?acquisition des connaissances. Une préférence pour l?un oul?autre de ces différents modèles du raisonnement est culturellementconditionné.

Comprendre les modèlesdu raisonnement est important pour avoir un ministère efficace des groupes demaison. Les différents styles dominants d?enseignement sont fonctions de laculture. Quelques groupes de maison suivront de près une méthodologique tandisque d?autres, reflétant leurs cultures, auront un contenu émotif plus élevé.Dans certains, une personne parle à la fois tandis que dans d?autres, plusieursparlent en même temps.

Dimensions des culturesnationales selon Hofstede

Dans son livre intitulé Culture?sConsequences, Hofstede présente le fruit de son projet massif de recherchey compris du matériel emprunté à d?autres qui ont fait des recherches semblables.Il en a créé un modèle par lequel des cultures peuvent être comparées au niveaumacro. En cherchant à étudier les différences culturelles des ministères desgroupes de maison, il a fallu que je choisisse des cultures aussi différentesque possible afin de mieux identifier ces différences et comment ellespourraient affecter le ministère. Hofstede15 aligne 50 culturesnationales sur quatre échelles. J?ai endossé l?exactitude des quatre dimensionstelles qu?il les a décrites et je me suis servi de ses données dans le choix demes endroits de recherche.

Distance politique

Hofstede16affirme que la distance politique traite de la question de l?inégalité humaine.Les tendances d?augmenter, maintenir, ou réduire la distance politique sontdéterminées de façon sociale. La distribution inégale du pouvoir au-dedansd?une institution est essentielle à son organisation. C?est cette inégalitépolitique qui empêche que les organismes se désintègrent au point de ne pluspouvoir fonctionner. L?index de la distance politique (IDP) mesure l?influenceou le pouvoir interpersonnel qu?exerce un patron envers un subalterne commeperçu par le subalterne.

Hofstede définit ladistance politique: «Le point auquel les membres moins puissants desinstitutions et des organismes dans un pays présument et acceptent que lepouvoir est distribué de façon inégale» [ses italiques].17

Les différences sevoient principalement entre les sociétés égalitaires et celles hiérarchiques.Les cultures d?IDP élevé ont des institutions sociales, y compris lesreligions, qui valorisent la stratification et les chefs élites. On s?attend àce que les chefs exercent leur pouvoir et qu?ils protègent ce pouvoir. Lepouvoir est signalé par des aspects extérieurs tels que l?habillement et desbâtiments spéciaux. Des groupes de maison peuvent être mal vus comme une menacedangereuse dans les contextes d?IDP élevé, parce que ces groupes favorisentsouvent des valeurs égalitaires.

Les cultures de basseIDP ont des institutions sociales qui valorisent des idéologies d?égalisationdu pouvoir. La société est considérée pluraliste et on attribue aux différentessociétés une valeur d?égalité. La conduite «du peuple» est plus décentralisée.Bien que des groupes de maison puissent être regardés comme un mode logique deministère dans ces cultures, on tient à des chefs à qualifications élevées,rendant les chefs plus difficiles à trouver.

Le modèle de conduitesera également différent. Dans des pays de basse IDP, les chefs cherchent àinspirer la confiance, et il existe une harmonie latente entre les dirigeantset les dirigés. Le changement provient de la majorité, et le pouvoir peut êtreredistribué. Les chefs dans les pays d?IDP élevée tendent à prendre le pouvoiret à diriger en induisant de la crainte et du respect.

Même si ces deuxextrêmes culturels sont atténués par une expérience chrétienne, les tendancesdans ces conduites existent toujours. Certes, les groupes de maisons mitigentces extrêmes culturels.

Selon Hofstede, lanation qui a l?IDP la plus élevée parmi ceux que j?ai étudiés, c?est leVenezuela, et celui ayant la plus basse, c?est les USA. L?Inde et l?Afriqueoccidentale ont des index modérément élevés. Puisque Hofstede a mené son étudeavant que le rideau de fer soit tombé, la Russie n?a pas été prise en comptepar son étude. La Russie se trouve à présent une nation en pleine transitionculturelle, donc je n?ai pas tenté de la placer sur aucune des échelles deHofstede. Mon espoir est que ceux qui ont un ministère en Russie pourrontidentifier les attributs culturels appropriés sur les diagrammes et dans mescommentaires et en faire ainsi des applications appropriées.

La gamme de quatrenations objets de cette étude, et leurs valeurs indiquées sur les échelles deHofstede,18 sont les suivantes:

Le Venezuela (81) ? L?Inde (76) ? L?Afrique occidentale (75) ? Les USA(40)

Pour y donner une petiteperspective: dans l?étude de Hofstede sur cinquante pays, celui ayant l?IDP laplus élevée était la Malaisie à 104, et celui ayant l?IDP la plus basse étaitl?Autriche à 11.

Résistance àl?incertitude

Le fait que les êtreshumains tendent à éviter l?incertitude à l?égard de l?avenir s?appelle, pourHofstede, «résistance à l?incertitude».19 Tout le monde vit avecl?incertitude mais tous ne la traitent pas de la même manière. La prévisibilitéest l?opposé de l?incertitude. Une société qui a besoin d?un niveau plus élevéde prévisibilité (une basse résistance à l?incertitude) abandonnera de leurslibertés afin de maintenir une prévisibilité élevée. Les idéologies totalitairessont une tentative d?éviter un avenir d?incertitudes.

Hofstede définit larésistance à l?incertitude (RAI): «Le point auquel les membres d?une culturese sentent menacés par des situations incertaines ou inconnues» [sesitaliques].20

Les sociétés humainestraitent de l?incertitude de trois manières différentes: par des règles (laloi), par la technologie, et par des rituels (la religion). Les règles ont pourbut de rendre le comportement prévisible. Hofstede fait une distinction entrel?autorité des règles, qui se rapporte à  la résistance à l?incertitude,et l?autorité des personnes, qui traite la distance politique. La technologieest une autre manière dont les gens font face à l?incertitude. L?automationd?un processus crée une prévisibilité à court terme. Les rituels, une troisièmemanière font les gens font face à l?incertitude, soutiennent les valeurstraditionnelles d?une société, maintenant l?adhérence et la cohésion.

Les différencesprincipales dans cette catégorie peuvent être récapitulées dans la différenceentre les cultures lâches (basse résistance à l?incertitude) et celles serrées(résistance élevée à l?incertitude). Les cultures lâches ont moins destructure, moins de bureaucratie, moins d?orientation temporale, tolérant plusfacilement les incertitudes inhérentes à la vie humaine. Les individus dans cescultures sont plus susceptibles de prendre des risques. Ils voient lesdésaccords entre les dirigeants et les dirigés comme occasions de trouver dessolutions créatrices.

Les cultures serrées(ayant une RAI élevée) auront plus d?organisation et installeront desspécialistes dans les rôles principaux de chaque secteur de la société. Lesgens ne résolvent pas leurs propres problèmes, regardant plutôt auxprofessionnels qui sont censés résoudre les problèmes. L?autorité est acceptée,et non pas critiquée. Des niveaux plus élevés d?inquiétude existent dans laculture, avec des comportements agressifs et avec des émotions manifestes. Letravail dur est d?une forte valeur pour son propre bien. Les jeunes sontsuspects. On est à la recherche de la vérité finale, tandis que les pays debasse RAI tendent à être plus pragmatiques et moins intéressés à l?idéologie.

Aucun des pays étudiésdans cette étude n?est d?une haute RAI. Même si le Venezuela a la plus hauteRAI des quatre pays de l?étude, il se trouve dans les moyennes sur la gamme,alors que les autres ont des index assez bas.

Le Venezuela (76) ? L?Afrique occidentale (54) ? Les USA (46) ? L?Inde(40)21

Le pays ayant la plus hauteRAI, sur la liste de Hofstede, c?est la Grèce (112), et celui ayant la plusbasse, c?est le Singapour (8). Dans toute culture on trouvera des éléments dehaute et basse RAI, et de même, dans toute région urbaine on trouvera descultures de RAI élevée et de basse RAI. Il en existe des variances au traversdes groupes d?âge, les genres, et les degrés d?instruction. Ainsi, quelqu?unqui travaille à un endroit devrait étudier son contexte et l?analyser.

Les jeunes chefs degroupes de maison seront plus facilement acceptés dans une culture de basseRAI. On y a confiance en le bon sens et acceptera un généraliste en tant quechef. Les cultures de RAI élevée peuvent préférer avoir des chefs plus âgés etsentir le besoin de spécialistes en tant que dirigeants.

Chaque caractéristiquediscuté ci-haut pourrait s?avérer problématique si porté à l?extrême.Cependant, les groupes de maison modèrent souvent les extrêmes culturels,aidant les gens à y faire face d?une façon positive.

Individualisme

L?individualisme est sedéfinit par rapport au collectivisme.22 Une société dans laquelleles intérêts de l?individu comptent pour plus que ceux du groupe s?appelleindividualiste. En revanche, une société dans laquelle les intérêts de groupecomptent pour plus que ceux de l?individu s?appelle collectiviste. La plupartdes sociétés du monde sont collectivistes, car les rapports sociaux marqués parces traits se rapportent à leurs grands groupes même si non pas augouvernement. Les groupes sociaux incluent la famille, l?employeur, cerclesd?amitié, et la communauté de foi.

Hofstede définit l?index individualiste (IIV) encontrastes avec le collectivisme:

L?individualismese rapporte aux sociétés dans lesquelles les liens entre les individus sont lâches;où on s?attend à ce que chacun s?occupe de lui et de sa famille immédiate. Lecollectivisme, en étant l?opposé se rapporte aux sociétés danslesquelles les gens, dès leur naissance et en avant se trouvent intégrés dansdes groups sociaux forts et cohésifs lesquels, durant tout le vivant des gens,continuent à les protéger en échange de leur fidélité inconditionnelle [sesitaliques].23

Les facteurs indiquantune culture à tendance collective incluent des éléments tels que la formation,les conditions physiques, et l?utilisation des habiletés. Les gens aspirent àde bonnes occasions de se faire former en vue de s?améliorer et de s?acquérirde nouvelles habiletés. Aussi, de bonnes conditions physiques de travail,telles que l?éclairage, l?atmosphère, et l?espace sont-elles importantes.Puisque les sociétés collectivistes ont une conscience de «nous» plusdéveloppée, le groupe reste le centre de la vie de l?individu. Appartenir à uneorganisation porte une signification. Les amitiés sont prédéterminées par desrapports sociaux au sein d?une société stable. Les gens désirent être estiméset admirés par leurs groupes. Certaines normes de valeur seront appliquéesuniquement dans son groupe, alors que de différentes normes seraient appliquéesaux autres groupes.

Les facteurs indiquantune culture à tendance individualiste concerne, par exemples, le temps, laliberté, et les opportunités. Les gens veulent avoir du temps libre en dehorsde leur travail et leurs responsabilités sociales normales. Ils jouissent d?uneliberté considérable dans le choix des options de carrière et de travail. Ilspréfèrent un travail qui leur présente des opportunités et leur donne un senspersonnel d?accomplissement, ce qui se reflète dans une recherche des richesseset de la position. Ils se font des amitiés dignes de confiance. Ils estimentque les normes de valeur sont universelles et devraient s?appliquer à tous lespeuples.

Les différences quiexistent entre les modèles culturels collectiviste et individualiste ont desimplications pour le travail chrétien et pour les groupes de maison. Lessociétés collectives soulignent l?éthique traditionnelle et ses racines. Lesconversions tendent à se faire de manière collective ou sous une influenceconsidérable du groupe. Les sociétés d?individualistes soulignent la conversionde l?individu et un discipolat de face à face. Le culte et la religion sont desaffaires personnelles de l?individu.

Dans les culturesindividualistes on entend dire des expressions comme celle-ci: «Si ça marchepour toi, vas-y!» Dans les cultures collectivistes un individu consulte songroupe avant de prendre une décision importante, telle que changer de religion.Mais naturellement, les individus convertissent parfois en d?autres religions.Lorsque ceci se produit soit l?individu a vu se satisfaire un besoin qui estplus grand que son désir d?être un membre du groupe, soit il se décide àdevenir un croyant secret. Les convertis qui réussissent à maintenir leursliens sociaux feront face a d?énormes obstacles, et auront également beaucoupd?occasions de faire part de leur nouvelle foi.

Lorsqu?une personne dansune société collectiviste se convertit au christianisme, le processus serafacilité si le converti peut en voir un côté collectif. Les groupes de maisonsaident dans ce secteur en raison des nouveaux rapports formés avec les membresde groupe, ce qui introduit le nouveau croyant dans le grand groupe del?église. Le discipolat de face-à-face peut sembler trop individualiste dansles cultures collectivistes où l?apprentissage est un processus de groupe.

Dans l?étude globale deHofstede, la nation ayant l?individualisme le plus élevé, ainsi que parmi lesquatre nations de cette étude, c?est les USA. Les quatre nations recherchées etleurs indexes selon Hofstede sont:

Les USA (91) ? L?Inde (48) ? L?Afrique occidentale (20) ? Le Venezuela(12)24

Même si cette échelleest valable en général, elle ne s?applique pas à tous les cas. Dans un secteururbain au Venezuela ou au Ghana l?on pourrait trouver des personnes qui sont fortementindividualistes, tout comme il y a des Nord-américains ayant une mentalitécollectiviste.

Séparation des rôles de genre

Lequatrième Index de Hofstede se rapporte à un continuum de masculinité-féminitécomme une dimension de la norme sociale.25 Certainescaractéristiques sont plus associées à la masculinité et d?autres à laféminité. Naturellement, cela ne signifie pas que tous les hommes et toutes lesfemmes s?y conforment; toutefois, c?est une échelle sur laquelle on peutmesurer certaines différences.

Les pressionsprédominantes de socialisation de par le monde tendent à encourager les hommesà être plus autoritaires et concurrentiels tandis que les femmes sontencouragées à être plus édifiantes, ayant un souci pour l?interpersonnel.Hofstede définit la masculinité et la féminité:

La masculinitécaractérise les sociétés dans lesquelles les rôles sociaux de genre sontclairement distincts (c.-à-d., les hommes sont censés être autoritaires, durs,et concentrés sur le succès matériel, tandis que les femmes sont censées êtreplus modestes, attentives, et concernés par la qualité de la vie). La féminitécaractérise les sociétés dans lesquelles les rôles sociaux de genre serecouvrent (c.-à-d., les hommes et les femmes sont censés être modestes,attentifs, et concernés avec la qualité de la vie [ses italiques].26

Quand les rôles de genresont socialement distincts, la société se penche vers le côté masculin et quandces rôles se recouvrent, elle se penche vers le féminin. Les indices considérésimportants dans les sociétés d?orientation masculine incluent les occasions degagner des revenus élevés et de se faire avancer, recevoir reconnaissance pourun travail bien fait, et trouver un travail stimulant qui mène à un senspersonnel d?accomplissement. L?autoritarisme et la reconnaissance en sont leséléments de base.

Ce qui importe du côtéféminin, ce sont de bonnes relations de travail avec son supérieur, collaboreravec des personnes qui coopèrent bien entre eux, et la sécurité d?emploi.L?environnement et les rapports en sont des éléments principaux.

Hofstede remarque quedans les pays féminins, et les garçons et les filles apprennent à être nonambitieux et modestes. L?autoritarisme et le succès, deux idéaux masculins,sont ridiculisés dans les pays féminins. Dans les pays masculins, les enfantsapprennent à admirer les forts, et les garçons et les filles apprennent à êtreambitieux et concurrentiels. Dans quelques pays, les ambitions des fillespeuvent être orientées vers leurs frères et plus tard vers leurs maris et leursfils.27

Là où il y a unedifférence entre les hommes et les femmes dans n?importe quel aspect de lasociété, tel que l?éducation, les possibilités du travail, et les rapports, lasociété tend au masculin. Quand les femmes et les hommes ont les mêmespossibilités générales dans de telles affaires, la société tend au féminin.Intéressant, les cultures masculines stimulent de plus agressifs mouvements dela libération des femmes, parce que les genres sont plus séparés, etl?autoritarisme et l?agressivité sont tenus pour idéaux.

Tout ceci affectel?église et son ministère. Dans les cultures féminines, l?égalité, lesrapports, et la modération seront accentués. Dans les sociétés masculines, lesprédicateurs souligneront l?inégalité des sexes, les courants religieux «durs»,et une forte conduite masculine.

Des quatre pays de cetteétude, un se range haut sur l?échelle de masculinité et un autre se range dansla basse moyenne. Les autres tombent quelque part entre ces deux.

Le Venezuela (73) ? Les USA (62) ? L?Inde (56) ? L?Afrique occidentale(46)28

Le pays le plus masculin c?est le Japon (95) et le plus bas c?est laSuède (5). La mise ensemble des quatre pays révèle qu?ils ont des différencessignificatives à travers les quatre indexes.

Haut ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? ? Bas

Distance politique

LeVenezuela (81) ? L?Inde (76) ? L?Afrique occidentale (75) ? Les USA (40)

Résistance à ?incertitude

LeVenezuela (76) ? L?Afrique occidentale (54) ? Les USA (46) ? L?Inde (40)

Individualisme

LesUSA (91) ? L?Inde (48) ? L?Afrique occidentale (20) ? Le Venezuela (12)

Masculinité

LeVenezuela (73) ? Les USA (62) ? L?Inde (56) ? L?Afrique occidentale (46)

Figure2. Comparaison de caractéristiquesnationaux sur quatre échelles

Réseaux de noyau

La densité des rapportsdans un réseau est une mesure du nombre réel des rapports comme pourcentage dunombre potentiel de rapports. Quand le nombre réel de rapports est élevé, leréseau est considéré dense. Les réseaux denses ont habituellement commeconséquence beaucoup de contacts interpersonnels dans des périodes courtes. Cesréseaux, non pas toujours de caractère familial, s?appellent réseaux de noyau.McCallister et Fischer donnent la définition suivante d?un réseau de noyau:

L?ensemble depersonnes qui sont les plus susceptibles d?être des sources de variétéd?interactions enrichissantes, telles que la discussion d?un problèmepersonnel, l?emprunt d?argent, et la récréation sociale.37

La plupart des gens ontun réseau de noyau, et il est dans ce réseau où les besoins ressentis serontexprimés et satisfaits. Un résultat de l?urbanisme est que les rapports deréseau sont intensifiés et augmentés. Les gens développent des rapports plusintenses avec les autres dans leurs réseaux de noyau, tout en étant en mêmetemps exposés à d?autres réseaux qui peuvent avoir des valeurs et des idéesradicalement différentes des leurs. L?évangile et ses implications peuvent êtreun tel concept nouveau et radical.

Si les gens serapportent seulement à d?autres dans leurs réseaux étroitement définis denoyau, les nouvelles idées n?entrent pas dans d?autres réseaux. Les nouveauxconcepts viennent de l?extérieur du réseau homophilique. Les gens ont des liensà d?autres réseaux de noyau mais ces liens sont faibles. Mark Granovetter qui adéveloppé ce concept à fond déclare:

L?argument affirmeque nos connaissances (? liens faibles») sont moins susceptibles à êtresocialement impliquées entre elles que le sont nos proches amis (? liensforts»). Ainsi, l?ensemble de gens composé d?un individu et de sesconnaissances constituera un réseau à basse densité (dans lequel plusieurs desliens sociaux possibles sont absents), tandis que l?ensemble comprenant le mêmeindividu et ses proches amis seront étroitement reliés (plusieurs des lignespossibles actuelles).38

Dans un réseau de liensforts, il est probable que les personnes que connaît quelqu?un se connaissentelles aussi. Dans le cas des liens faibles, ce n?est pas habituellement le cas.Cependant, ce sont les liens faibles qui servent de ponts de communicationentre les réseaux de noyau. Les nouvelles informations passent souvent par lelien faible pour entrer dans le réseaufort ou de noyau. Quand la nouvelle information traverse le pont de lienfaible, on ne l?accepte pas nécessairement. La puissance de décision se trouvedans le réseau de noyau.

McConnell précisecorrectement que l?avantage des liens faibles peut être nié par une action quin?a pas de but utile. Si on a des liens faibles et ne fait rien pour communiquerle long de ces lignes, alors le pont est inefficace. Une autre manière dont unlien faible peut échouer est que les membres d?un réseau de noyau sont siconcentrés sur le maintien du noyau, qu?ils ont peu de liens faibles.39Ce concept a des implications énormes pour la multiplication des groupes demaisons.

Cultures secondaires

Les cultures secondairessont essentielles à une compréhension des réseaux urbains. Chaque individu faitpartie d?un réseau de noyau. Chaque membre de réseau est également membre d?unautre réseau de noyau qui diffère légèrement. D?ailleurs, aucun réseau ne restestatique mais il continue à changer, s?augmenter, se rétrécir. Les réseaux quise recouvrent créent une culture secondaire.

La culture secondaire aun degré élevé d?homogénéité selon son niveau de contacts externes. Dans uncontexte urbain, un individu a plus d?occasion d?augmenter son réseau de noyauau-dedans de la culture secondaire. En outre, pendant que les gens dedifférentes cultures secondaires agissent l?un envers l?autre, ils apportent denouvelles idées au réseau entier et, par la suite, à chaque individu dans leréseau. McConnel remarque: «De cette façon, le réseau est un moyen de relierdes personnes au delà de leurs contacts connus.» 40

Les cultures secondairessont importantes parce qu?elles fournissent des connexions à grande échelledans la vie de ville. L?interaction entre les cultures secondaires et lesréseaux donne à la ville son hétérogénéité. «Les cultures secondairesuniverselles sont celle auxquelles pratiquement tous appartiennent: ethnique(parfois racial aussi), classe sociale, genre, et cycle de vie». 41Ces cultures secondaires, se composant de maints réseaux lâches et de noyau, serecouvrent et créent une myriade de structures sociales.

Fischer, parlantégalement de la culture secondaire en cherchant à déterminer comment la vieurbaine affecte la vie sociale, énonce:

L?urbanisme donneforme à la vie sociale, sans, pourtant, détruire les groupes sociaux, comme le déterminismesuggère, mais plutôt en les renforçant. L?effet social le plus significatif dela taille de la communauté est de favoriser les diverses cultures secondaires(groupes culturellement distincts, tels que musiciens, étudiants d?université,et Chinois-Américains). Comme la théorie de composition, la théorie de culturesecondaire maintient que les cercles sociaux intimes persistent dansl?environnement urbain. Mais, comme le déterminisme, il maintient quel?écologie change de manière significative les communautés en soutenant,précisément, l?apparition et la vitalité des cultures secondaires distinctives.42

Si on regardait lesvilles comme de simples amas de personnes, la tâche de communiquer l?évangilesemblerait accablante et décourageante. Cependant, si on voit les villes commedes systèmes de cultures secondaires se recouvrant composées de divers réseauxdans lesquels existent des rapports de noyau, alors la tâche devient un défipotentiellement enrichissant. Il n?est pas nécessaire de prêcher l?évangile àchaque individu, mais il suffit de pénétrer quelques réseaux et de laissercirculer «l?évangile et ses implications» dans ces réseaux. Une fois qu?unréseau reçoit l?évangile, les membres du réseau sauront apporter l?évangile àd?autres le long des ponts de réseau.42

Implicationsmissiologiques universelles pour les groupes de maison
Detoute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue (Apocalypse7:9)

Les groupes de maisonfonctionnent à travers les rapports interpersonnels. Puisqu?un groupe de maisonest de caractère informel, ayant peu de barrières entre ses membres, il sedéveloppe au long des liens normaux des réseaux sociaux. Les groupes de maisonpeuvent jeter un pont sur d?autres réseaux par le moyen des liens faibles. Siun individu donné devient membre d?un autre réseau, il apportera l?évangiledans son groupe, ce qui aidera à développer un sens de copropriété avec uneconduite interne. Par conséquent, un nouveau groupe de maison se crée dans unautre réseau.

Les membres des groupesde maison devraient se tenir sensibles aux liens de réseau comme moyens decommunication efficace. La plupart des chrétiens qui mettent du temps à suivreleurs propres réseaux, les forts et les faibles, emploieront leurs ressourcesplus efficacement.

L?ouvrier transcultureldevra se faire partie d?une série de réseaux, ce qui lui permettra de suivreles rapports normaux. L?ouvrier y apporte de nouvelles données (telles quel?évangile), mais ce sont les gens dans le réseau qui retiennent la puissancede la décision.

Une implication de ceciconcerne la focalisation de la prière dans le processus d?évangélisation. Leschrétiens doivent prier qu?ils deviennent partis des réseaux où ils pourrontporter du fruit spirituel. Ils doivent prier que l?évangile et ses implicationspour cette société soient compris d?une façon très claire. En conclusion, ilsdevraient prier que les gens dans les réseaux se décideront à suivre Jésus et àinfluencer d?autres dans leurs réseaux de faire de même.

Implications missiologiquespour l?église
Jebâtirai mon église (Matthieu 16:18)

Parlant des réseaux, jevoudrais montrer comment les groupes de maison et l?église se rapportent entreeux et à la plus grande communauté. Tandis que ce rapport pourra varier selonl?ecclésiologie de quelqu?un, je suggère ici un modèle qui je me semble enaccord avec l?Écriture et avec la théorie sociale courante.

J?ai mentionné ci-hautun modèle scripturaire des rapports grand groupe-petit groupe. Le grand groupeest une structure formelle dont les règles (les limites) sont pour ses membres,pour ses chefs choisis, et pour ses actions déterminées. Notre société abeaucoup de telles structures, y compris l?église locale. Tandis que des genspeuvent être présents dans une église sans pourtant être membres de l?église,ils reconnaissent les rapports formels dans la structure et sont regardés commevisiteurs.

Le petit groupe demaison est une association informelle de ses membres. Les règles d?adhésionsont informelles, si elles existent, influencées par des caractéristiquesculturelles nationales. La conduite existe, mais elle n?est pas habituellementfortement formelle. Tant que le groupe se développe, il recouvre d?autresréseaux sociaux. Et les membres des groupes font tous partie de beaucoup de réseauxqui se recouvrent. Toutefois, les membres des groupes de maison fréquente lamême église, certains sont d?une même famille, et tous font partie d?une mêmeculture secondaire.

Ces rapports serecouvrant ont des aspects positifs et négatifs. Du côté positif, ils servent àrenforcer le réseau; négativement, ils peuvent mener à un réseau invétéré qui,si soutenu, peut mener à un groupe de maison dormant et à un réseau inefficace.La plupart des groupes de maison ont un degré d?hétérogénéité qui fournit des liensfaibles à d?autres réseaux et peut créer de nouveaux rapports dynamiques ausein du groupe.

Tant que les groupes demaison se développent et donnent naissance à de nouveaux groupes, une culture secondairede groupe de maison se crée. Pendant que cette culture secondaire se développeà travers des associations grandissantes de réseau, il se naît une église.Cette église locale aura un degré plus élevé d?hétérogénéité que le groupe demaison.

L?église, par sonobéissance à l?Écriture, atteindra d?autres cultures secondaires qui sontconsidérablement différentes. Une région urbaine offre un excellent milieu pourune telle expansion, parce que les sous-groupes sont susceptibles de se relierles uns avec les autres dans une ville. Les ouvriers qui sont qualifiés enétudes interculturelles, en missiologie, et en études bibliques et théologiquesdevraient être disposés à analyser les réseaux. Les «liens faibles» qui relientles réseaux de noyau joueront un rôle important dans leur effort de mission.

Ainsi, atteindre lesperdus nécessite que l?on les localise dans leurs réseaux. Un effort decombiner des réseaux donnera naissance aux églises. Tant que les membres desréseaux de noyau suivent leurs liens plus faibles vers d?autres réseaux, dedifférentes cultures secondaires serontatteintes avec l?évangile, et le processus se répétera. Tant que le processusaccélère, un mouvement populaire pourra s?annoncer.

Notes

1. Voir Doug McConnell, Maps,Masses, and Mission:Effective Networks for Urban Ministry, Leonard Buck Lecture dansMissiology (Victoria, Australie: Bible College of Victoria, 1990), 3.

2. Carl F.George, Prepare Your Church for the Future (Grand Rapids:Fleming H. Revell,1991).

3. Gareth WeldonIcenogle, Biblical Foundations For Small Group Ministry: AnIntegrational Approach (Downers Grove: InterVarsity Press, 1994).

4. Jim et CarolPlueddemann, Pilgrims in Progress: Growing Through Groups (Wheaton, IL:Harold Shaw Publishers, 1990).

5. Icenogle, BiblicalFoundations, 106 et 107.

6. Plueddemann, Pilgrims,2.

7. Howard Snyder, TheCommunity of the King (Downers Grove: InterVarsity Press, 1977), 146.

8. Edward T. Hall,The Dance of Life (New York: Anchor Books,Doubleday, 1983), et Beyond Culture (New York:Anchor Books, Doubleday,1976).

9. GeertHofstede, Cultures and Organizations: Software of the Mind (London:McGraw-Hill Book Company, 1991) et Culture?s Consequences:International Differences in Work-Related Values, abridged ed. (BeverlyHills: Sage Publications, 1984).

10. Donald K.Smith, Creating Understanding (Grand Rapids: Zondervan,1992)

11. VoirHall, Dance ofLife, 46ff., et Beyond Culture, 77ff., pour une discussion sur les differencesculturelles monochronique et polychronique.

12. Voir Hall, Danceof Life, 61ff., pour une discussion.

13.Ibid., 110ff.

14.Ibid.

15. Hofstede, Culture?sConsequences, 1984.

16. See Hofstede, Culture?sConsequences, 65ff., et Cultures and Organizations,23ff.,pour une discussion complète.

17. Hofstede, Culturesand Organizations, 28.

18.Ibid., 26.

19. Voir Hofstede,Culture?s Consequences, 110ff., et Culturesand Organizations, 109ff., pour une discussion complète.

20. Hofstede, Culturesand Organizations, 113.

21.Ibid.

22. See Hofstede, Culture?sConsequences, 148, et Cultures and Organizations,50,for a complete discussion.

23. Hofstede, Culturesand Organizations, 51.

24.Ibid., 53.

25. See Hofstede, Culture?sConsequences, 176ff., et Culturesand Organizations, 79ff., pour une discussion complète.

26. Hofstede, Culturesand Organizations, 82.

27.Ibid., 88-89.

28.Ibid., 84.

29. See Smith, CreatingUnderstanding, chaptres 11 et 12.

30.Ibid., 146ff.

31. John Gulick TheHumanity of Cities (New York: Bergin & Garvey, 1989), 2.

32. David ICnokeet James H. Kuklinski, NetworkAnalysis, Quan­titativeApplication in Social Science, Papier 28 (Beverly Hills: Sage University,1982), 13.

33.Ibid.

34. Everett M. Rogers et D. Lawrence Kincaid, CommunicationNetworks (New York: Free Press, 1981),127.

35.Ibid.

36. Claude S.Fischer, To Dwell Among Friends (Chicago: Univer­sityof Chicago Press, 1982), 6, 179.

37. LynneMcCallister et Claude S. Fischer, ?A Procedure for Studying Personal Networks;?dans Applied NetWork Analysis, eds., Ronald S. Burt etMichael J. Minor (Beverly Hills: Sage Publications, 1983), 78.

38. MarkGranovetter, ?The Strength of Weak Ties,? dans SocialStructure and Network Analysis, eds., Peter V. Marsden et Nan Lin (BeverlyHills: Sage Publications, 1982), 105.

39. See McConnell,Maps, Masses and Mission,21.

40.Ibid.

41. Gulick, Humanityof Cities, xviii.

42. Claude S.Fischer, The Urban Experience, 2d ed. (San Diego: HarcourtBrace Jovanovich, 1984), 35 et 36.

 

 

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